mercredi 22 décembre 2010

Les Kukus au pays du curry - Delhi

Hier soir je suis allée chercher mon Papa, ma Maman et ma petite soeur Juliette à l'aéroport, enfin pour être exacte, vu le retard de l'avion, c'était ce matin. Bref, ils sont là pour 2 jours à Delhi et partent dimanche pour un petit trip dans le Rajasthan - Agathe (coincée en France pour cause d'examen, comme moi à Delhi) arrivera le 22 au soir (ou plus probablement, le 23 très tôt). Le voyage a été plutôt pénible, mais on oublie vite tellement on est content de se retrouver.

Et hop! direct dans le grand bain les parents: je viens les chercher en Ambassador et ils découvrent les joies de la circulation en Inde. Arrivés à l' Hotel Grand Plaza ils découvrent les joies de l'inefficacité indienne. En effet, pendant que je paye le taxi, un groom amène mes parents dans leur chambre, qui est visiblement occupée (vêtements, plateau du petit-dèj, chaussures, serviette de toilette mouillée - bref, c'est sûr quelqu'un occupe cette chambre). Entre temps j'arrive, mes parents m'expliquent le problème et que ça fait 5 minutes que le groom essaye de régler la télé. Je lui explique gentiment que ce n'est pas ça le problème mais qu'il y a un problème de réservation, il m'ignore. Je ne me dégonfle pas, j'éteins la télé et lui demande de descendre avec moi. Et le réceptionniste tout penaud m'explique qu'il lui a donné les mauvaises clés [ce qui en soit n'est pas un problème, ce qui est horripilant c'est que le groom voulait quand-même installer mes parents dans cette chambre car c'est l'ordre qu'il a reçu et que pas un instant il n'aurait remis ça en doute!]. Problème réglé, ici quand on est autoritaire, on est efficace [et plus tard je serais un super manager 3.0!].

Le lendemain matin, rendez-vous à l'appart' pour un dernier café. Juliette a dormis avec moi et je lui ai préparé son peti-déj': pour elle aussi c'est les vacances!
Ce matin c'est visite du tombeau d'Humayun. Pour les infos, se référer à l'article correspondant: Humayun's Tumb. Mais avant ça, baptême de Rickshaw pour tout le monde [en plus on a eu le meter du 1er coup et les drivers étaient trop sympas, et en plus Matthieu et moi même qu'on a réussi à PARLER -genre avoir une conversation- avec le notre! la classe Mc Fly!].


Papa, on dirait un touriste Japonais: toujours derrière l'appareil photo


Ensuite, on prend le métro pour aller à Jama Masjid et visiter Old Delhi. Mais avant ça, c'est déjeuner au Karim's. C'est encore un restaurant recommandé par le Routard qui nous a un peu déçu. La nourriture était excellente, mais encore une fois, victime de leur succès, le service est plus que lamentable. On commande 3 sodas en bouteille on nous apporte des gobelets 3 fois, j'ai dû m'énerver en expliquant que mes parents ne pouvaient pas boire n'importe quoi; finalement ils nous ont apporté des bouteilles en verre. On avait demandé "not spicy" pour Maman, et bien évidement c'était épicé à souhaits. Et on nous a facturé des plats "full" alors que tous avaient commandé des "half". Bref, on ne chipote pas pour 200Rs, mais c'est malhonnête!
Et c'est repartis pour un bain de foule. A l'entrée de la Mosquée un indien essaye de nous faire payer, je montre mon livret du FRRO en lui expliquant que je ne suis pas une touriste et que je ne payerai pas, il me répond que c'est 200Rs par touriste. J'enrage, seuls les appareils photos sont payants, je lui fait comprendre qu'il a intérêt à arrêter son manège rapidement. Mes parents sont un peu déçus, eux ne sont pas habitués aux arnaques, mais ils sont contents de nous avoir pour les éviter.
Juliette se fera arrêter pour prendre la pose avec des indiennes. Un petit garçon m'aborde et me fait la conversation en français, je discute un peu avec lui, je lui parle de la France, il me parle de l'Inde,  c'est ça aussi découvrir un pays. Puis il me réclame des Euros, "pour ma collection" me dit-il; et là je suis bien deg: je me suis faîte avoir comme une touriste [moi! qui suit à Delhi depuis plus de 6 mois, qui suit capable d'indiquer la route aux chauffeurs de rickshaw, qui ne me fait pas arnaquer quand j'achète des légumes; moi qui parle un peu l'hindi et qui se fait même comprendre! je me suis faîte avoir comme une débutante!].




Direction ensuite le Sis Ganj gurudwara (le temple Sikh sur Chandni Chowk), où toute la petite famille et Matthieu se retrouvent enrubannés dans nos écharpes et pull pour cacher nos cheveux.




des vrais touristes!
Fatigués du bruit et des gens qui nous abordent sans cesse, on finira la journée au Lodi Garden; c'est toujours aussi calme, toujours aussi beau, et c'est fort agréable!

sur  Lodi Road

samedi 11 décembre 2010

VIP d'un soir

 Le Président de la République Française et Madame Carla Sarkozy
vous prient de bien vouloir assister à la reception qu'ils offriront en l'honneur de la Communauté Française
le lundi 6 décembre 2010 à 18h45.

* * *

Nous nous sommes donc rendu le 6 Décembre à l'Ambassade de France en Inde. Et c'était chouette!
Non seulement parce qu'être sur son 31 (et donc s'être scrubée, épilée, pris la tête sur "comment avoir l'air élégante dans ma jolie robe de soirée alors que j'ai encore le ventre gonflé par la laparoscopie et que j'ai l'air enceinte, pomponnée, maquillée...), parce qu'être sur son 31 donc c'est agréable. On se sent élégant. Ensuite parce que tous les gens que j'aime bien à Delhi y était. Et puis c'est rigolo de voir les jeunes débarquer à 6 dans un rickshaw alors que les moins jeunes viennent dans leurs grosses voitures très chères avec chauffeur...
C'était chouette parcequ'on a vu le Président dont "le discours a été fort apprécié de tous" comme dirait Sandjay. Parce que Raphaël et Sandajy se sont fait interviewé après le discours (qui soit dit en passant ressemblait à n'importe quelle autre allocution de notre président) et que ça à donnée ça, et que c'est mythique: Rencontre-avec-les-expatries-francais-en-inde.
Enfin c'était chouette parce que manger des petits desserts préparés par l'Imperial Hotel et boire du Champagne ça fait toujours plaisir!

Moi, Sandjay, Romain et Maxime
Sandjay, Lucie, Moi, Romain et Maxime





PS: On a souvent lu dans les journaux que Carla avait eclipsé son mari en Inde, que les indiens étaient foux d'elle; sérieusement je comprend pourquoi, elle tellement belle et élégante qu'on est forcément sous le charme!

samedi 4 décembre 2010

Anecdotes de Novembre

Elles arrivent un peu en retard, mais c'est pas ma faute, non, c'est celle de mon appendice ^^


- Au moment de payer le maid un vendredi après-midi, il nous dit que ils ne veut pas les billets qu’on vient de lui tendre car ils sont faux. On regarde, ils n’ont rien de faux. Tant pis on change. Le maid parti, direction internet pour avoir de plus amples informations sur les faux en Inde. Et effectivement on avait là un faux billet. Parano exige, on va tous vérifier nos billets. Et là c’est le drame. Sur le dernier retrait de Matthieu, retrait effectué au guichet même de la City Bank de South Ext. II, 1 billet dur 4 est faux !!

- Sarojini Market un dimanche soir. Matthieu vient d’essayer des chaussures, il les aime et veut les acheter.
Matthieu : je peux avoir l’autre svp ?
le vendeur : pardon ?
Matthieu : je peux avoir l’autre chaussure
le vendeur : quelle taille
Matthieu :  en 41 .
le vendeur : pourquoi ? c’est du 41 celle que tu as à la main
Matthieu : oui, je sais, mais j’ai 2 pieds !

- 2 jours plus tard, avec Laurianne nous allons du côté de Connaught Place pour se faire faire des pantalons. On passe devant le Bata, on rentre et je vois une paire de ballerine adorable, à un prix très raisonnable, et surtout qui ont l’air solide. Je demande à essayer un 37 et un 38, j’opte pour le 37. Je n’oublie pas les bon conseils de ma Maman et je demande à essayer les 2 pieds. 10 min plus tard, le vendeur reviens et me dit « Ma’am I am sorry but you can buy only the left foot, we don’t have the other shoe », traduction : Madame je suis navré mais vous ne pouvez acheter que le pied gauche car nous n’avons pas la chaussure droite ». La blague quoi !

- Samedi, 18h, je rentre de cours, j’ai été malade toute la semaine, j’ai pas le moral. Je vais voir le proprio à son salon pour lui parler de l’extincteur qui est décédé ; il n’est pas là, du coup, tant que j’y suis, je demande combien de temps il faut pou avoir un rendez-vous (mon propriétaire tient un salon de coiffure). Je peux être coiffée tout de suite, je saute sur l’occasion, mes cheveux en ont bien besoin et mon moral aussi. Aller chez le coiffeur en Inde c’est juste énorme : une personne pour te laver les cheveux, une personne pour te frictionner le crâne, une personne pour te couper les cheveux et 2 personnes pour te faire ton brushing (une qui tient la brosse et une qui tient le sèche-cheveux). Résultat : 4 personnes pour une cliente, et dire qu’en cours les indiens ne parlent que d’économie d’échelle !

- 28 Novembre 2010, alors que les étudiants en échange universitaires normaux visite le Taj Mahal ou le Kerala, moi je visite les hôpitaux. J’ai eu l’appendicite en Inde, qu'est-ce que je ne ferais pas pour remplir mes posts!

vendredi 3 décembre 2010

App-inde-icite

Ce post n'intéressera sûrement pas les futurs touristes qui parcours mille et un blog à la recherche de récits d'expérience, de photos et d'anecdotes sur ce pays intriguant qu'est l'Inde; à moins que les-dits touristes ne souhaitent visiter un hôpital indien.
Pour eux, mais surtout pour ma famille et mes amis, voici ce qui m'est arrivé la semaine dernière, et que je peux raconter sans faire peur à mes parents, maintenant que je suis sortie.

Tout commence samedi soir. 
On a eu cours toute la journée (enfin, je me suis levée pour rien vu que le cours du matin a été annulé), Matthieu rentre de cours à 21h30 et on décide de manger des pâtes carbo (avec du lard importé de Norvège, allez comprendre!). 1 ou 2 heures plus tard je commence à avoir mal au ventre. Ayant mangé au dhaba de l'IMI le midi et du lard norvégien, je ne m'inquiète pas plus que ça, les mini-tourista sont fréquentes ici. 
Le problème c'est que pendant la nuit ça empire, à un tel point que je n'en dors pas. 8h du mat', 39,7 de fièvre, direction l'hôpital. Ah oui, mais lequel? Appollo? Max Hospital? Rockland? Va pour ce dernier, c'est le moins loin de Green Park, et il est selon l'Hindustan Times le 5° meilleur hôpital de Delhi.

Dimanche.
9h30: arrivée au urgences, je suis prostrée sur la table d'examen. Perfusions, test pour le diabète, tension... Je vois passer 2 médecins qui ne savent pas bien me dire ce qui ne va pas chez moi. On me mets dans une salle fermée par un rideau de douche, c'est propre, enfin la blancheur des draps laisse à désirer. 11h30, j'ai toujours mal au ventre, j'ai vu un 3° médecin à qui il a fallut que je ré-explique toute l'histoire. 12h, ils envoient Matthieu payer les frais d'urgence parce que sinon, "on ne fait pas les examens einh!". 13h, radio du torse! je ne comprends pas pourquoi mais bon. Retour dans la salle des urgences. 13h30 prise de sang, j'arrive dans un espèce de petit bureau au mur défraîchit, des seringues usagées posées sur la desserte, même pas dans la "petite boîte jaune", l'angoisse! J'avoue que pendant un court instant je me suis demandé s'il allait prendre une seringue neuve^^. Alors en Inde ils prélèvent le sang à la seringue. Ensuite c'est radio du bassin, enfin!
14h30, un des médecin vient me voir en expliquant qu'on ne sait pas ce que j'ai, qu'il faut attendre les résultats des tests sanguins. Et là il me demande: "est-ce que vous voulez qu'on vous admette", mais j'en sais rien moi monsieur, c'est toi le docteur.
16h, Matthieu a fini de régler les papiers administratifs, je suis admise à l'hôpital. Conseil aux futurs étudiants expatriés: pensez à prendre une assurance santé qui couvrent les frais réels, en cas de pépin c'est bien de ne pas avoir à sortir la carte bleue; et c'est bien aussi de ne pas devoir partager sa chambre avec 3 autres indiens!
La chambre est très grande, avec canapé et fauteuils; le lit n'est pas très confortable. LEs murs sont sales, pareil pour le système d'aération, mais le reste est clean. Et puis j'ai tellement mal au ventre que je m'en moque un peu.
Le médecin demande une échographie en urgence, j'y aurai le droit 1h plus tard. J'y aurait droit une heure plus tard. Verdict: "Madame je suis à 80% sûre que vous avez l'appendicite, on va vous faire un scan pour confirmer", direction le scan. J'ai oublié de préciser que les machines sont ultra neuves et contrastent avec le reste. 19h, je remonte dans ma chambre, Matthieu m'attend, il n'a pas l'air bien lui non plus. 19h30 je pars pour le bloc.

Je ne devait en avoir que pour une heure. Matthieu me racontera que le chirurgien est monté le voir vers 22h30 en lui disant que tout c'était bien passé, que j'étais en soins intensifs et que comme il n'y aurait pas accès il pouvait rentrer.
Vers 23h je retrouve mes esprits, je demande à voir mon chéri, une infirmière me dit que le chirurgien l'a renvoyé à la maison, l'angoisse, je suis au soin intensif avec 2 autres patientes qui agonisent et je suis toute seule. Gentiment l'infirmière appellera Matthieu avec son téléphone pour que je puisse lui parler un peu. Oui car dans les hôpitaux en Inde, tous les portables sont allumés et hurlent en permanence.
La "nuit" va être horrible. Je ne peux quasiment pas bouger, l'oxygène me brûle la gorge et je n'ai pas le droit de boire, moi qui n'ai absolument rien avaler depuis 9h le matin. Vers 4h je fond en larme tellement ça devient insupportable. Je crois que j'ai fait pitié à Soni, mon infirmière car après quoi toutes les 30 minutes elle venait me déverser quelques gouttes d'eau sur les lèvres.

Lundi.
9h, je n'ai toujours pas dormis, je reçoit la visite du chirurgien qui me dit que je peux retourner dans ma chambre. 12h, je suis toujours là, je pète un câble, cela fait 3h que je demande gentiment à retourner auprès de Matthieu et 3h qu'on me répond, "oui, oui dans 10 min". Je me plains de leur inefficacité en déclarant que ce n'est pas compliqué d'appeler le 2° étage pour rappeler qu'ils m'ont oublié. 15 minutes plus tard je suis dans ma chambre.
Je ne peux pas trop bouger mais je réussi à aller aux toilettes toute seule, c'est déjà ça. Thomas (mon colloc'), Florence et Claire viennent me voir en fin d'après-midi. Les visites sont autorisées sois-disant de 17h à 19h sous présentation d'un badge et tout le tralala; en vrai une fois sur 2 ça passe. Je reçois aussi la visite express d'Anusha, puis celle de Laurianne et Charlotte et celle d'Anurag.
23h, Matthieu rentre de son dîner avec un des membre de l'ESC Rennes en visite à Delhi (un dîner au Claridges tout frais payés et moi je n'ai droit qu'à de la soupe claire insipide - où est la justice???). La nuit sera pénible, heureusement Matthieu est là.

Mardi.
Réveil 5h30 pour me laver. Cela consiste à me frotter avec du coton trempé dans de l'eau tiède. A 5h45 arrive le thé, 6h le nettoyage de la chambre, 6h15 les changements de perfusions et injections, 6h30 la soupe dégueue, 7h je ne sais plus quoi... 10h, un médecin vient me voir et me demande si je veux rentrer chez moi. Euh, ben je ne sais pas docteur, moi je veux bien mais je tien à peine debout et je suis encore sous perf... 
Heureusement le personnel est très gentil. Ils portent tous des masques. Et comme on est en Inde, il y a un individu pour chaque tache; L'infirmière qui me lave fait remplir le seau d'eau et apporter le coton par d'autres. Parfois des gens passent la tête, me regarde, me sourie et s'en vont sans un mot. Toutes les personnes qui m'ont eu entre leur main ces dernières 48h passent au moins 3 fois par jour pour voir comment je vais. Une vraie VIP. Je n'ai pas lavé mes cheveux depuis 5 jours, j'ai une tête de détérée, des cernes qui "ne sont plus des cernes mais des valises" comme dirait Papa, et surtout j'ai mal au ventre; bref pas trop le moral.
Visite d'un de mes profs, de Laurianne, Charlotte, Sandjay et Victorien en fin de journée.
Je resterai encore une nuit. Mon pauvre chéri aussi.

Mercredi.
Ce matin réveil 6h3à, c'est meiux déjà. Changement de pansement, je réalise que les infirmières portent du vernis et des bijoux, mais pas de gants. Je ne suis pas bien rassurée. Penser à demander à ma petite soeur si c'est normal. Ah tient mon pyjama propre est tâché, cool.
10h: "Madame vous pouvez sortir d'ici 1 à 2h". 14h30 je suis encore là j'appelle l'infirmière pour demander ce qui se passe, mais apparement de leur côté tout est prêt. J'appelle l'administration, j'explique mon problème en demandant s'ils ont besoin de mon numéro d'assurance et tout, on me passe 1 autre personne à qui je réexplique tout, puis une 2° qui me répond que tout est prêt qu'ils attendent d'une réponse de mon assurance, puis une 30 qui me répond qu'il ne sait pas; au 7° interlocuteur j'explique encore une fois qui je suis et ce que je veux et je crie que c'est honteux, qu'on se moque de moi, et bla-bla-bla, je lui raccroche au nez, j'envoie Matthieu à l'accueil, 15 min plus tard je sors de l'hôpital. Avant de sortir je dois écrire un petit mot à la madame de l'accueil que je n'ai jamais vu. Une vraie rockstar je vous dit!

Il est 16h, fin de l'aventure

PS: je serai chez le coiffeur à 17h et lavée, scrubée, hydratée à 17h45, parce que je veux bien être malade et fatiguée et moche, mais pas sale!