Lorsqu'on a dit aux gens qu'on connaît à Delhi qu'on allait à Jaipur, tous nous ont dit "il faut que vous alliez à Amber Fort!"; et comme nous avons encore 2 jours à passer ici, on ne peut pas ne pas y aller.
Amber est une ville située à 11 km de Jaipur, ancienne citadelle du clan des Kacchwaha construite au début du XVI°.
La route est agréable. On aperçoit rapidement le fort au loin, contrairement à ce que nous avait prédit le Routard le lac n'est pas à sec, ce qui nous vaudra de belles photos.
Il y a beaucoup de monde, des indiens surtout. Les blancs ne sont pas difficiles à repérer: ils sont à dos d'éléphants! Ce sont des animaux vraiment impressionnants, ça fait bizarre d'en voir en vrai, je veux dire, autre part que dans un zoo - cela dit ils seraient peut-être mieux traités dans un parc animalier. En haut de la rampe, 2 imposantes statues de lion nous accueillent. C'est impressionnant. On file chercher nos tickets pour rentrer dans le palais; 25Rs au lieu de 150, et sans avoir à négocier pendant 3h! On devient bons.
vue de la route sur Amber |
chambre d'hiver - où les milliers de miroirs reflétaient la lumière et les lampes à huiles chauffaient la pièce |
sukha mandir (fontaine) |
Enceinte qui donne sur la cour principale - dentelle de marbre blanc pour que les Maharani puissent voir sans être vues |
On redescend vers Jaipur et nous arrêtons pour observer le Jal Mahal (littéralement le Palais de l'eau), situé au milieu du lac de Man Sagar.
A l'origine, vers 1596 sévissait une grande famine dans la région, les dirigeants d'Ajmer ont donc fait construire un digue pour retenir l'eau; servant par la suite à irriguer les terres cultivalbes. Une restauration et un élargissement du palais (de style rajput et mongol) seront conduits au XVIII° sous le règne de Jai Singh II de Amer.
Le temps passant, la révolution industrielle et l'urbanisation ont elles aussi laissé trace de leur passage. Les égouts de la ville se déversaient directement dans le lac, entraînant la disparition progressive de la faune et de la flore, ainsi que la détérioration de la base du palais [comme quoi le progrès n'a pas que du bon]. Le Palais est inhabité, et en 2001 plusieurs autorités indiennes ont décidés d'enrayer les dommages causés par la pollution. Pour plus d'info, merci de consulter Wiki: Jal Mahal.
donc ça c'est la petit photo pour dire "on y était" |
et ça c'est le fameux Palais |
Notre chauffeur nous emmène ensuite visiter un atelier de teinture et de confection de patchwork (vous savez les gros bouts de tissus avec des mirroirs, des perles, des broderies et tout et tout). On rentre dans l'atelier, un mec en jean chemise nous accueille (on l'appellera FG1 - pour "fake guide #1), 5 autres assis paresseusement dans le fond ne daignent même pas lever la tête. FG1 nous explique que c'est ici qu'on teint les tissus, que malheureusement aujourd'hui c'est dimanche et que du coup il n'y a pas d'activité et qu'on ne pourra pas voir les ouvriers travailler sur un patchwork. Il nous montre un énorme table qui fait toute la taille de l'atelier en nous disant que c'est là qu'il pose le coton blanc avant de l'imprimer. Ensuite il nous montre les bacs où sont crées les teintes. Il sort un bout de tissus blanc et nous fait une démonstration: un grand tampon pour le dessin général, et ensuite plein de petits tampons pour colorier à l'intérieur. Une fois fini, on plonge dans de l'eau salée, puis on rince et on fait sécher au soleil pour que les pigments se fixent aux fibres de coton et que les couleurs ne partent pas. Je vois pas pourquoi il veut absolument nous faire croire que il fait encore comme ça dans son petit atelier, mais bon, c'est intéressant. Et puis j'ai eu le droit de garder mon éléphant!
le tampon pour imprimer le motif |
les petits tampons pour colorier |
un petit bain, et voilà le résultat! |
FG1 nous emmène ensuite dans un atelier de tissage. On rentre et là il nous sort un truc du genre "désolé mais comme je vous l'ai déjà dit c'est dimanche et personne ne travaille aujourd'hui" - tu sais monsieur on se doute bien que ce tapis personne n'y a touché depuis des années et que tu es là pour nous faire visiter ton magasin... cela dit c'est intéressant de voir comment les motifs sont crées.
Les pashminas que vend FG1 sont (je trouve) trop moches, et chères en plus, les souvenirs ne seront pas achetés ici. On repart les mains vides.
Nous nous rendons ensuite sous l'insistance de notre chauffeur dans un atelier de bijoux où vous vous doutez FG2 (comprendre "fake guide 2") nous attends. Il nous explique que tous les bijoux d'Inde sont fait à Jaipur, que tout ce qu'il nous montrera dans sont magasin est fait main, dans la pure tradition familiale... Il nous présente des "rubis" (je mets des guillemets car je ne suis pas convaincue que ça en soit, mais bon) et nous explique que les pierres pour être polies puis taillées sont fixée à des bâtonnets. grâce a de la résine. Comme un accord tacite, je rentre dans le magasin, et je demande à voir les bracelets.. FG2 me répète que tout est fait main, me monte 2-3 modèles que je n'aime pas, et là il me sort 2 sacs plastiques entiers de bracelets en métal en me jurant que c'est de l'argent et que c'est fait à la main. C'est tellement grossier comme mensonge ça en est énervant; je sortirai en esquissant un petit sourire, mais rien de plus.
les bâtonnets aux rubis |
Je demande ensuite à aller acheter des épices et du thé, on s'arrête dans une boutique où le thé est hors de prix, et j'ai vu le même à Dilli Haat Market moins cher. Désolé monsieur, je ne suis pas une touriste, je sais parfois repérer les prix abusifs! Le chauffeur nous propose donc d'aller voir son pote. En route je prend quelques photos, histoire d'illustrer nos impressions...
oh! une maison rose |
les restes des festivités de Diwali |
Le marchand était très sympa. Il a était très patient, surtout avec moi qui cherchait du thé pour ma petite Mamie (parce que elle boit du thé le matin, nature, donc il me fallait du très bon thé, mais bon , je ne suis pas une experte alors ça a été difficile de choisir), bref, tout ça pour dire qu'on y a passé du temps et que le vendeur était tellement cool qu'il nous a fait passer derrière le comptoir pour vendre ses épices. C'était rigolo.
ah les touristes! |
Allez hop on reprend la route...
Le hic, c'est que le chauffeur de rickshaw voulait nous ramener à notre guest house! Apparemment quand ce matin j'ai négocié 400Rs la journée en demandant de faire tous les sites à voir et qu'il m'a répondu "Everything, Amber Fort, Water Palace, factories, camels..." il voulait dire ce que lui voulait bien nous montrer et pas là nous on voulait aller. Bref, un peu énervée je paye et on s'en va direction le Albert Hall Museum.
c'est moiiiiii |
Pour une fois je vous fais grâce du point culturel, tout est indiqué sur le panneau (désolée pour ceux qui ne sont pas familiers avec la langue de Shakespear).
Sachez quand-même que le musée regroupe des objets hétéroclites de divers lieux et époques: petits marbres, tissusn porcelaine de chine, amphores grecques (dont l'authenticité reste à prouver), bijoux, armes blanches, fusils, instruments de musique... Il y a vraiment de tout. Il y avait surtout beaucoup de monde. Nous avons malencontreusement croisé un groupe de collégiennes ultra-excitées à l'idée de voir et de poser avec une blanche, la séance photo à bien duré 15 minutes. Personnellement j'ai été plus éblouie par l'architecture du lieu que par la collection (c'est d'ailleurs l'avis du Routard).
sous les arcades qui entourent la cour intérieure, aux plafonds sont gravés des petits poèmes |
Albert Hall Museum |
Avec Matthieu on voulait visiter le zoo - non j'avoue c'est mon idée, et j'étais la seule à avoir envie - mais au moment où j'achetais les billets (à 17h23 pour être précis), Matthieu s'est aperçu que le zoo fermait à 17h30; et puis le guichetier voulait que je paye le prix touriste étranger, alors on a laissé tomber. Direction le Hawal Mahal, aussi connu sous le nom de Palais des Vents. Fermé lui aussi, la visite se fera le lendemain.
Sur le chemin du retour, j'entend de la musique qui semble provenir du fond d'une courée. Curieuse je décide d'aller voir de plus près. Et là je vois quelques musiciens entrain de jouer avec entrain et quelques autres qui dansent. La musique est entraînante, et je me mets à taper du pied. Deux indiens nous font danser, on rigole, on discute un peu, on re-danse; Matthieu reçoit un énorme bisous moustachu dans le coup [désolée d'avoir balancé mais c'était tellement drôle!] et moi j'évite le french kiss de justesse pour finalement avoir un bisous sur la joue. Et on re-danse les bras en l'air. Ils sont contents, et nous aussi...
Je trouve ce pays étonnant, vraiment; dans la même journée je me suis fais arnaquer par le chauffeur de rickshaw, ce qui est pour moi d'autant plus frustrant que je ne suis plus une touriste, on a pas pu visiter le Palais car les potes ferment à 4h, je me suis fait photographier comme une rock star, je me suis fais mater comme un bout de viande, et je me suis fait inviter à danser par des inconnus qui voulait qu'on passe la soirée entière avec eux. Et c'est pour ça qu'en permanence j'aime et de déteste à la fois ce pays, en quelques secondes, quelques mètres, toutes mes impressions et ressentis sont bouleversés pour prendre une direction diamétralement opposée. C'est fascinant.
Fin de la journée, on rentre à la guest house. Sur le retour, si on observe bien (ce qui est parfois difficile car quand on marche dans la rue sans regarder on s'expose aux véhicules et aux bouses de vache), on peut voir les restes architecturaux d'un riche passé...
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