lundi 27 septembre 2010

Jaisalmer - j4: les rois du désert

Aujourd'hui, c'est camel safari. A 7h30 précises, comme convenu, on débarque au point de rendez-vous où l'on rencontre le couple qui va partager notre périple: Dan et Emilie.


45 min plus tard, eau et provisions chargés, on grimpe dans la Jeep. Le trajet dure environ 30 minutes. Les paysages défilent et au fur et à mesure ma hâte grandit. Arrivée devant les dromadaires, je ne fais pas la maligne, c'est gros, c'est grand, c'est haut... Avant de grimper sur son dos, Matthieu m'accroche mon turban pour me protéger du soleil qui chauffe et du vent qui balaye poussières et petits insectes.








La première montée est fastidieuse, ça secoue beaucoup. Et nous voilà donc partis pour les 2 premières heures de balade de la journée. Autour de nous, un désert de roches et de silence!





















La douleur se fait rapidement sentir. Les cuisses frottent contre la selle en permanence... mais c'est tellement beau qu'on y pense pas tout le temps.
Première pause, on visite un petit village qui "m'a l'air bien désert" comme dit Matthieu.



Les villageois nous propose un Pepsi, ça fait du bien car notre eau est déjà bien chaude.
Dan distribue les bidies - cigarettes de feuille d'eucalyptus, très apprécié ici. Un des hommes lui prend ses lunettes, la situation est assez comique.


On reprend le chemin dans le désert. C'est toujours aussi beau. Il fait toujours auss chaud...


Oh! Laurence d'Arabie en Inde!










Pause déjeuner bien à l'ombre. Tout est préparé sur place par nos deux chameliers: le chai, la ratatouille d'aubergines, de choux, d'oignons et d'épices (je ne connais pas le nom indien), même les chapati - sorte de galette de pain. Ils se mettent à l'écart pour manger mais pou nous c'est hors de question; on va s'installer à côté de nos camel drivers, et on essaye d'engager la conversation. Celui qui s'occupe de Matthieu et moi à 4 filles, 1 fils et une seule femme - "aeuh, onlii one vaïfe, iitss enough Ma'am you know! And you? married?" ah non, nous on est des "éStudents" (oui parce qu'ici on dit èstudents pour dire étudiants en anglais, èstaires pour dire escaliers...). Puis sieste sous les arbres. Il fait très chaud et je m'endort rapidement.
Vers 15h, Kumal, Sonya, Papou et Dadou, nos dromadaires, ont eux aussi mangé et sont d'attaque pour reprendre la balade, nous un peu moi, les premières courbatures se font ressentir. Mais bon, les paysages sont magnifiques... Cela ne m'empêchera pas de descendre 2 heures plus tard et de marcher à côté de Kumal (my camel) tellement j'ai mal aux jambes.
En fin de journée on arrive dans le désert de sable, et là on oublie toute douleur; c'est tellement magnifique.   





Après une heure de parcous, c'est la fin de la torture; nous sommes exténués, rompus, mais on trouve la force d'aller trouver l'endroit idéal pour observer le soleil se coucher.


















Prise de photos, yukulélé, personne aux alentours. L'ambiance est agréable







La nuit est tombée. On dîne tous ensemble, on chante, on rigole, on refait le monde sous le regard complice de la lune qui brille dans la nuit noire.
C'est l'heure de rentrer. Je suis épuisée, courbaturée, mais contente, et je me jette avec plaisir dans les bras de Morphée.

Jaislamer - j3: balades dans le Fort et visite du Palais

Aujourd'hui, réveil à 6h45 pour aller voir le soleil porter ses premiers rayons sur la pierre ocre de la citadelle. Malheureusement, alors qu'on nous avait dit que le soleil se lèverait vers 7h20, il était déjà trop tard lorsqu'on s'est levés. D'assez méchante humeur, je vais me recoucher. 10h30, deuxième réveil de la journée, c'est un peu mieux mais il me faudra 2 cafés et une bonne douche pour me sentir d'attaque.
Un peu de shopping, je cherche un pantalon de "Jasmine", que je trouve dans une boutique à touriste mais que j'obtiens à un prix non-touriste, au grand damne du vendeur!


Aujourd'hui on se renseigne pour le camel safari. Direction Ganesh Travel - comme c'est le propriétaire de notre GH, on éspère négocier un bon prix; mais il nous annonce 950Rs par personne. c'est 400 de plus que ce que nous avait dit nos copains qui était déjà parti dans ce genre d'excursion!  Sebastian n'a pas l'air de vouloir négocier, tant pis pour lui.

On continue notre quête, et au détour d'une ruelle, on s'arrête devant une haveli magnifique. Un indien se propose de nous la faire visiter; curieux, nous acceptons. C'est passionant; le petit monsieur nous explique pourquoi les portes étaient aussi basses, comment vivaient les différents membres de la maisonnée, comment s'organisaient-ils au sein de la demeure...

Les portes d'entrées des haveli sont basses et étoites pour 3 raisons:
- en hiver cela permet de garder la chaleur intérieur, en été de se protéger de la chaleur extérieure
- cela oblige les visisteurs à courber la tête en entrant, forçant ainsi le respect
- en cas d'envahisseurs ou de pilleurs, je rapelle que les havelis sont les anciennes maisons des riches marchands, cela restreint leur possibilité d'entrer rapidement et à plusieurs, ce qui laisse plus de temps aux habitants de réagir et de se défendre
Les "servant quarters" sont sur le toît terrasse car c'est là qu'il fait le plus chaud. Ils sont aussi chargé de veiller sur la maison et on donc besoin d'une vue en hauteur.
Les marchands reçoivent leurs invités dans une pièce à part, pavée de marbre, aus murs ornés de petit miroirs de belgique (pour refléter dans toute la pièce la lumière) et de motifs d'or et d'indigo, symboles de richesse et donc de puissance dans la société rajpoutes de l'époque.

il y avait déjà à l'époque un système de goutières pour évacuer les eaux
un plafond orné d'or et d'indigo

Le guide nous parle de son rêve. Celui de retaper sa maison et d'en faire un musée. Il y a vraiment du boulot Monsieur, vu le capharnaüm que c'est et l'état des peintures, mais j'éspère que tu réussiras. Ta maison, ta passion et tes informations valent tous les musées de la ville!

On visite ensuite Le Raj Mahal (le Palais Royal). Pour une fois on pense à montrer nos livrets du FRRO et nous payons le prix indien.

Le palais, édifié aux alentours du XVI° siècle, était la résidence royale des dirigeants de Jaisalmer. C'est un palais de 7 étages, aux façades dentellées, aux sols couverts de marbre, les murs extérieurs sont finement taillés en motifs géométriques ou floraux. Ce palais reflète vraiment la splendeur des Maharadjahs rajpoutes.



La ville vu du fort

Petite pose en amoureux au sommet du palais
partie sud de la citadelle
Matthieu qui rêve du Rickshaw Run
16h30, il serait temps d'aller manger. On se pose sur le toit du Sun Set Palace Resaturant - au sud de la citadelle, non loin d'un des temples. La vue sur le lac et les alentours et magnifique. On mange assis sur des coussins, abrités sous des tentures aux couleurs chatoyantes. Le kaju curry (curry de noix de Cajoux donc) est vraiment bon. Il faut repartir, nous n'avons toujours pas trouvé un safari qui parraît correct.
On trouve enfin une agence qui fait réellement agence - et pas une agence qui propose aussi du PQ, des sodas, des étoles et des fausses Marlboro Light. Le gérant d'Arabian Night - je cite: "agence de voyage complète, à côté du temple jaïn - nous demande ce que l'on recherche. Il nous explique que plus on reste longtemps, moins le prix à la journée est élevé, mais moi, je ne veux pas dormir dans le désert (trouillarde? nooon! ^^). Pour une journée avec balade dans des village traditionnels rajashtani et gitans la journée et 2h de dromadaire il nous demande 1200Rs. Ni une, ni deux, je souris, je me lève et lui dit gentiment que c'est bien trop cher et qu'il se moque un peu. 200 mètres plus loin, on s'arrête pour avaler une gorgée d'eau, je n'avais pas encore refermé la bouteille que le gars nous rattrape en disant que c'est ok pour 600RS (le prix maximum qu'on lui avait annoncé, je pense qu'on aurait pu l'avoir à 550, mais bon, je vais pas chipoter pour 90cts d'€!). Bien évidement le dîner n'est pas compris et il faudra renégocier ça pour 100Rs. Voyage en poche, il ne nous reste plus qu'à organiser notre journée de vendredi. Matthieu propose une balade en moto, je suis plutôt partante, mais comme il n'a pas l'habitude, ça risque d'être compliqué avec moi derrière. "Ben prends un scooter", "euh... j'en ai jamais conduis, je crois bien que je suis monté sur un scoot' une seule fois dans ma vie", "mais tu va voir, c'est ultra-simple", "ok!". On discute avec le gérant de Shiva Motors - sur la route principale qui mène au fort, magasin qui vend aussi des patchworks brodés. Il me permet d'essayer le "scootie" comme ils disent ici. Je manque encore d'entraînement mais mais ça fera l'affaire. J'ai hâte!

Enrentrant vers notre guest house, on achète des turbans et des tuniques; comme ça demain on aura l'air de vrais crétins de touristes!

Devant l'hôtel on croise des gamins qui jouent, les 2 petits garçons ont des pistolets et font mine de nous abattre; pour rire je fais semblant de m'écrouler, ça les fait bien rire. Ils crient et s'agitent autour de nous. "Picture, picture"! Ils sont tout content; et moi aussi.



dimanche 26 septembre 2010

Jaisalmer - j2: balade dans la vieille ville et autour du lac





Réveil à 6h30 du matin par le soleil qui se lève, les vaches qui meuglent, les enfants qui jouent déjà dans la rue... c'est un peu tôt mais agréable quand même. 2 heures plus tard, Matthieu dormant encore, je décide d'aller lire au soleil. Il fait déjà bien chaud à 9h. Mittu m'installe sur le toît-terrasse et me monte un café; la vue est splendide, bonheur! Petit-déjeuner en amoureux, avec en prime un super pancake chocolat-banane.


Aujourd'hui c'es promenade au bord du lac. On se rend au pied du fort pour attraper un rickshaw. Sur le chemin on s'arrête acheter du crédit car en Inde, quand on quitte un Etat, certains coupons ne sont plus valables. De la boutique, juste en face de moi j'aperçoit une vache (enfin ce que je croyais être une vache!) juste devant une publicité pour du lait et de la crème glacée, je trouve ça comique, je fait part de ma déouverte à Matthieu et à mon petit marchand avec qui on était en pleine discussion et ce dernier se moque de moi en me disant que "Madame, ce n'est pas une vache, c'est un boeuf", et il ajoute "Si vous essayez de traire cette vache ce n'est pas du lait que vous allait avoir, mais vous pouvez toujours essayer", Matthieu est mort de rire, le marchand manque de s'écrouler sur son comptoir, et moi j'ai l'air bête!

la-dîte vache ^^
Du pied du fort jusqu'au lac, le rickshaw nous demande 30Rs; on a beau lui expliquer qu'on habite Delhi, qu'on connait le vrai prix (20Rs), impossible de le faire changer d'avis. Tant pis, ce ne sont pas 10Rs qui gâcheront nos vacances.

Gadi Sagar Tank (ou lake, c'est selon les guides et les cartes) est un réservoir d'eau construit au XII° pour alimenter la cité. Aujourd'hui il reste des pavillons sur l'eau, quelques maisons, un temple.

C'est vraiment joli. A l'exception de l'entrée où traînent quelques marchands et touristes (les uns allant rarement sans les autres!), il y a peu de monde. Plus on s'éloigne du pavillon principal, moins on rencontre du monde.


vue sur le lac à partir du pavillon central

Le musée est nul, on peut le dire. Une collection d'objets hétéroclites, vieux et poussiéreux. Ils auraient mérités d'être mieux mis en valeur.
on croirait un décor  Roi Lion
un joueur de crin-crin s'était mis derrière Matthieu pour l'observer prendre des photos
une cours intérieure d'une haveli


La vue est vraiment belle. On se pose à l'ombre sous un pavillon, on prend des dizaines de photos... Tout l'endroit inspire la tranquilité.

encore des Ganesh qui traînent dans les fourrés


au bout du chemin, temple hindou où règne un calme absolu - cela inspire vraiment la sereinité


petit temple jaïn
De retour de notre balade, on croise des artisans qui vendent des articles de broderies rajasthanes - vous savez ces patchwork multicolores brodés de perles, de breloques et de mirroirs. J'en vois une magnifique, mais avoir un bout de tissu ne m'est d'aucune utilité, surtout que si je veux l'accrocher au mr il va déteindre. Je demande s'il a des petites pochettes comme la mienne, je lui sort et lui montre ce que je recherche. Il n'a rien de tel, mais qu'à cela ne tienne, "in India, everything is posible Ma'am" me dit-il, et nous voilà par terre entrain de voir comment on pourrait créer le porte-monnaie de mes rêves dans ce patchwork. De ce fait j'en prends 2, je me sens moins coupable de lui faire découper dans son tissu brodés et ça fera un souvenir à ramener à ma soeur Agathe! 3 épingles, un petit coup de machine à coudre, 15 minutes plus tard je repars avec mes portes-monnaie roses brodés de sequin, de perles et de miroirs. Bien évidement avant de partir on prend la pose.
je m'improvise designer aujourd'hui



Nos artisans et un de leurs draps magiques ^^
petite fille voulant une photo





Direction les hauteurs du fort pour aller admirer le coucher de soleil. L'endroit est tout choisit: le Kuku's Café. Avec un nom pareil, je ne pouvais pas aller ailleurs!

La vue est chouette, mais le coucher de soleil n'est pas extraordinaire. En effet, il est caché par les nuages bien avant d'avoir passé la ligne de l'horizon, on ne le voit donc pas rougeoyer puis disparaître, qu'à cela ne tienne, le serveur est sympa, on discute, on profite. Les vacances quoi!


C'était encore une belle journée!

Jaisalmer - j1: arrivée et premières découvertes

Arrivés exténués après 18h de train. Heureusement qu’on avait pris des billets 2AC. Le train est vraiment sale, ne parlons pas des toilettes, c’est long mais on se dit que ça vaut le coup – mais le réveil à 6h du matin par nos voisins du dessus n’a pas aidé à rendre le voyage agréable. Heureusement le contrôleur nous a permis de nous installer dans le compartiment d’à côté, et là c’était parfait, une seule banquette, juste assez de place pour que je m’allonge et finisse ma nuit.
Petite photo pour montrer la laideur et la crasse des trains
A la sortie du train on se fait assaillir par une vingtaine d’agents de guest house. Matthieu se fait presque arraché le t-shirt ! Je n’en mène pas large non plus face à cette marrée humaine plutôt oppressante. Finalement on monte avec 2 british venu nous secourir, et on nous dépose au pied de la citadelle, au cœur de la Ville Dorée.




Vite, il fait faim ! Nous n’avions presque rien mangé dans le train. Effectivement, comme des idiots on croyait que le train partait à 17h30, or on s’est aperçu 1h30 avant le départ que le train partait à 16h30, donc on est partis un peu précipitamment, sans sandwiches, avec quelques biscuits seulement. On lève la tête, génial, ce restau à une terrasse. Hop, on gravit les marches qui mène au Monica Restaurant [quand vous sortez du fort, prenez la petite rue en face, c’est la 2° ou 3° maison sur votre droite – spécialités râjasthânis].

Rassasiés, on part à la recherche du Renuka Hotel, guest house conseillée par le sacro-saint Guide du Routard. Le gérant nous annonce qu’il n’a plus qu’une seule chambre de libre dans son autre établissement le Ratan Palace, à 450Rs. On décide d’aller jeter un coup d’œil. On dit que c’est un peu cher, que le Routard annonce des prix plus autour de 300 Rs, et hop ! 2 chambres se libèrent ; ça sent le plan foireux, et je trouve le procédé malhonnête. Direction une autre GH, elles pullulent ici et ça ne sera pas dur à trouver. Je vois un panneau Ganesh Hotel, on rentre, c’est joli – du marbre vert et blanc au sol, des murs bleu Balta, quelques tentures au mur… Le gérant – Mittu- nous accueil poliment, avec le sourire. Il nous montre 2-3 chambres, 50Rs de rabais et on obtient un chambre avec balcon à 200Rs ; c’est propre, calme, charmant, on a l’impression de faire partie du quartier.

On part ensuite à la découverte de la ville, on se balade dans les ruelles pour se rendre à la citadelle.
Une des nombreuse façades peintes de la ville
2 enfants qui réclamaient à être pris en photo!


le marché aux légumes








Sonar Quila - la forteresse dorée en hindi - fût construite en 1156, par le prince rajpoute Rawal Jaisal. Durant la période médiévale, le fort était un endroit clé pour le commerce avec la Perse, l'Arabie et l'Afrique. 
Elle fût aussi un passage stratégique pour le commerce de l'opium quelques siècles plus tard.
On y trouve 4 grands porches, le Raj Mahal (palais royal), des temples jaïns et des haveli (maisons traditionelles des marchands de la cité).


Une fois la Surya Pol (où Ganesh bénit les gens qui passent dessous), on arrive sur une place qui mène au dédale des ruelles. On s'y perd facilement. Beaucoup de vaches (et donc de bouses), de touristes, et de marchands qui nous abordent tous les 3 mètres pour nous inciter à rentrer dans leurs échoppes et nous vendrent leur camelotte, c'est lassant. Malgé tout le plaisir est là, il fait beau, chaud, et à chaque coin de rue on découvre des maisons aux façades sculptées comme la plus fine des dentelles de Calais. On se pose au Kuku's Café (et ouai!) et on admire sur les hauteurs la ville et le désert qui l'entourre.
En bas à droite, Akhey Pol, la porte principale





Ganesh est très présent ici, c'est le dieu de la Chance



le fort en fin de journée


En fin de journée, on rentre à l'hôtel, on se pose sur la terrasse avec un livre. L'air est encore chaud, c'est agréable. On regarde le soleil se coucher.
Ce soir on mange sur place. Mittu, le népalais qui fait office de gérant, chef d'intendance, cuisinier nous prépare un délicieux repas traditionnel indien.
On va ensuite se coucher, fenêtre ouverte pour rafraîchir un peu la chambre et écouter la ville qui s'endort elle aussi.
Petite photos prise du roof top de notre guest house - derrière nous, le fort