mardi 14 septembre 2010

Les examens

"Liberté,
[...]
Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendres
J'écris ton nom"
Paul Eluard, 1942, Poésie et Vérité, "Liberté j'écris ton nom".

C'est sur ces quelques vers d'Eluard, que je viens ici pleurer mon désespoir.
En fait je vais juste raconter comment ça se passe l'école ici.

Chaque étudiant appartenant à une "business school", et plus particulièrement les managers 3.0 que nous allons devenir, sont soummis à chaque trimestre à une série d'examen. Et en ce moment, "chui en pleeein d'dans!". L'occasion pour moi de décrire un peu le système de notation ici et le déroulement de mes épreuves.

Premièrement, je vais me répéter - et tant pis pour ce qui auront suivit, tant mieux pour les autres (Papa, Maman?)- mais à l'IMI quand on va en cours, il faut au préable avoir lu un article scientifique, s'être farci 50 pages de bouquins et avoir préparé le cas correspondant. Autrement dit il y a beaucoup de travail. Pour évaluer ton travail, les professeurs vont te donner une note de "participation en classe" équivalent du bon point en classe de primaire.

En plus de tout cela vient se greffer les travaux de groupe, moyen efficace de gagner des points quand on est une française et qu'on sourrit régulièrement-> "don't worry, we'll take care of it", merci les mecs! En gros j'ai pû bosser les matières que je voulait pour ça, et c'était bien.

Ensuite viennent les "individual assignment" (ou travail individuel), puis les quizzes.
A tient parlons-en des quizzes, ceux de International Business étaient assez pénibles. En plus des 150 pages de livre et d'articles en tout genre qu'il nous fallait lire, à chaque début de cours nous avions droit à un quizz, bon jusque là rien d'extraordinaire, la routine à l'IMI j'ai envie de dire. Seulement dans cette matière, les questions ressemblaient à:
- à quelle page ce trouve le tableau/graphique X23-24?
- quel organisme à créer le graph du chapître 4?
- comment traduiriez-vous guanxi en penjabi? (bon, ok, celle là je l'ai inventée mais on nous a réellement demandé une traduction de guanxi et la description du concept - qui était cachée dans une note de bas de page à la fin de l'article, -> sérieusement Monsieur, vous pensez qu'après 100 pages d'économie internationale je suis allée jusque là?).

Donc globalement cela donne:
- participation= 10%
- travail de groupe = 20%
- travail individuel = 15%
- quizzes + interro = 15%
- examen final = 40% (autrement dit rien du tout!)

Et alors les examens finaux! Déprimants!

Nous avons l'emploi du temps 3 jours avant; une fois sur 2 personne ne sait nous dire si c'est "open-book" ou non - d'ailleurs je déteste l'examen où la documentation est autorisée, comment est-il possible de tester si tu as travaillé régulièrement et compris les concepts vu que tu peux aller attraper des idées ailleurs.
On est installé dans des salles où il n'y a pas de table, juste des petites tablettes qui se rabattent de chaque côté, résultat: pas de place, mal au cou; bref on a connu de meilleurs conditions pour passer un examen.
Pas de brouillon, on me conseille de faire mes brouillons à la fin du cahier de réponse. C'est cela oui, comme ça le correcteur va voir comment tu travailles, et puis retourner 25 000 fois le cahier pour répondre au propre, hors de question, donc pas du tout stratégique comme choix! Seule solution, je demande un cahier en plus pour faire m'en servir de brouillon, j'ai dû batailler ferme pour l'avoir. Et en plus en examen d'International Business la surveillante m'a enlevé mes brouillons pour je ne sais quelle raison, heureusement que j'avais en tête la structure de ma réponse! Apparemment c'est mal vu. je m'en moque, je ne voudrais pas que ma copie ressemble au véritable torchon que rendent les élèves ici - qui eux donc n'utilisent pas de brouillon!
Ce qui me dépite c'est que même ça c'est compliqué!

Enfin, et après promis j'arrête de geindre, je vous traduit l'intitulé de mon essai d'International Business, dont l'examen qui avait lieu aujourd'hui est la principale raison de ma désespérance.
L'examen était composé comme suit:
- 2 questions d'économie (1h15)
- 1 essai (45min)
- 1 analyse de cas (1h)
Je passe sur la difficulté des épreuves et vous laisse essayer de comprendre ce qui suit:
" Dans son rapport annuel sur sa politique de commerce extérieur, l'Inde a annoncé qu'elle procéderait à de nouveaux changements.
Evaluez les principaux changement dans la politique de commerce extérieur de l'Inde depuis 1991 (dates, pricipaux succès et échecs).
Comment les entreprises indiennes ont elles réagit au changement de politiques et contribué au dynamisme des relations extérieures indiennes?
Proposez de nouvelles suggestions (jamais mises en places ou testées jusqu'à présent) pour tripler la part de l'Inde dans les exportations mondiales d'ici 10 à 15 ans.
Dans ce contexte, quelles leçons l'Inde peut-elle tirer de l'exemple de la Chine, qui , malgré la récession économique mondiale dont de nombreux pays ne se sont pas encore remis, reste toujours aussi dynamique dans ses exportations?"
Thème qui bien évidement n'avait jamais été abordé en classe...

Je ne m'étend pas plus, chacun aura compris (et partagé) mon désarroi face à un tel sujet.

Sur ce je vais noyer mon chagrin dans mes spaghettis au pesto de roquette sauvage.

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