jeudi 19 août 2010

Nouveauté et curiosité (par Matthieu)



Ceux qui me connaissent bien seront unanimes sur ce point : la curiosité, principalement culinaire, est un des mes vilains défauts. Il suffit qu'un truc soi-disant comestible traverse sous mes yeux pour induire chez moi un sentiment bizarre : il me FAUT essayer ! Et ce à mes risques et périls ; je ne compte pas le nombre d' "aliments" immondes achetées compulsivement qui ont fini à la poubelle. Dernier en date, juste avant de quitter notre paisible France, la "horchata de chufa". Pour les curieux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Horchata_de_chufa
Au passage, Noëlle si tu me lis, vraiment merci de l'avoir bu, car je n'aime pas le gâchis, et je n'aurais pas pu finir cette bouteille moi-même.

Pour ceux qui n'auraient pas encore compris (ceux qui comprennent vite à partir du moment où on leur explique longtemps), voici où je veux en venir : quand on souffre de ce type de syndrome, l'expatriation dans un pays comme l'Inde est une expérience unique. La tentation est omniprésente, et vous pousse parfois à faire des expériences plus ou moins folles.
Bref, plus c'est bizarre, plus j'aime. Mais il y a des choses qui font vraiment peur. Dernier en date, hier, le (où la???) gutkha. Petit récapitulatif : les indiens ne fument presque pas. C'en est d'ailleurs déconcertant, pour nous qui sommes habitués à voir tout le monde s'adonner à cette addiction. Mais comme l'Homme a une tendance naturelle à s'autodétruire, ici il y a la gutkha.








Selon wiki, c'est un mélange de tabac, bétel, noix d'arec, et d'acacia à cachou (à vos souhaits…), de lime, et d'épices, le tout recouvert de chaux (no comment). La gutkha est très populaire ici, et tout le monde la chique. Il (elle ???) est réputé (e) pour être responsable de presque 70% des cancers de la bouche en Inde, et extrêmement addictif. On en vend partout, en rubans de petits sachets, ressemblant de loin à des sachets de capotes (no comment, again…).


 Ah oui j'oubliais, ça défonce les dents et les gencives en les colorant respectivement en noir, et en rouge. Le prix varie entre 1 et 6 roupies, ce qui en fait un poison accessible à tous, même les plus pauvres. Eh oui, dans ce pays aux inégalités marquées, les hommes sont égaux quand il s'agit de se pourrir la santé.

Deux mois que je lorgnais dessus, mon addiction à la nouveauté me rongeant de l'intérieur, mais il faut avouer que la description rebute tout de même un petit peu (si peu!). Et bien mesdames, messieurs, votre serviteur à craqué hier, entrainant sa douce et tendre dans sa chute. Deux roupies plus tard nous voila à la maison, devant nos sachets, sans oser essayer, comme des cons, avec des chips et un grand verre de Coca au cas où le goût soit trop dégueu. Ca y est je me lance, un coup de dents bien placé dans le sachet (rickshawwalla style baby), un coup d'œil anxieux, et hop! Tout dans min bouc'. Le début est assez déconcertant : un vague goût de menthol et/où d'eucalyptus, et l'impression d'avoir pris une bouchée de gravier. Constance prend le sien aussi. En une dizaine de seconde, une hyper salivation de malade, comme si ma bouche produisait 1 litre de salive à la seconde. Je crache ça (miam miam) dans ma vieille tasse de café vide. Au fur et à mesure du temps les graines ramolissent, le goût devient agréable, comme un genre de parfum épicé et sucré, tout en continuant à me faire saliver à mort, mais la salive que j'évacue prend de plus en plus une teinte rouge foncée. Dix minutes plus tard, je me débarrasse de tout ça, dans ma tasse maintenant à moitié pleine. Mauvaise surprise, j'ai gardé le goût pendant plus de deux heures. L'effet est sensé être un buzz stimulant, mais ressemblait plutôt à une légère tremblote.

Bilan, très bonne expérimentation d'un produit chelou (t'as vu gros!), mais que je ne retenterais surement pas tout de suite compte tenu des risques plutôt flippants.

Prochain taste (test hihihi!), le "pan masala". En gros les mêmes ingrédients, mais frais, préparé dans la rue par un petit mec crado (cradopoulos pour mon cousmuchmou). Des feuilles de bétel qui trempent dans un VLNI (Vieux Liquide Non Identifié), des OCNI (Objets Comestibles Non Identifiés), de la sauce, des épices, sel, poivre, il roule la feuille pour faire un gros truc que tu sais pas comment que tu le mets dans ta bouche. J'ai hâte… 











1 commentaire:

Hélène a dit…

Mmmmh ça donne très envie tout ça !

Je confirme en tout cas: les gens, n'achetez pas de hortacha... j'ai fais la même mauvais expérience à Pâques (par contre, la bouteille a été jetée...)